vendredi 31 mai 2013

Boots

Les boots encore et encore. Dans Paris, histoire d’une nuit : encore et encore. Orbes étranges et délicates elles vous illuminent ici centre de la vie. Toujours les mêmes, elles n’ont pas changé. Depuis tant d’années elles n’ont pas bougé, pas été porté. Modèle type année 50, couleur marron. Toutes simples elles brillent ici, au fond. Elles ont tout entendu : le bruit de la guerre, le froissement régulier, les fuites de la révolte, les ivresses maladroites. Elles ont frotté, cogné, caressé. Elles ont dégagé, soulevé. Pas un pli et elles se sont arrêtées. Elles ont stoppé leur route et perdues elles s’ennuient. Leur solitude est extrême.  

Au fond, elles ont tout perdu. 

lundi 18 mars 2013

Gloire


On attend la relève et le soir la pénombre arrive à grand pas.
Que pourrais-je dire ? Elle ne vient pas.
J’ai peur des plaies sur le cœur
Et c’est là que tu te trompes : c’est n’est qu’un leurre.
Source belle d’effroi elle aspire ta vie,
Tel le chrétien elle boit tes pleurs et se nourrit de tes cris.
Oui c’est bien toi Jésus le vampire !

Son nom gravé dans le marbre tu le vois ici,
Son souffle froid tu le sens dans les livres et à Paris.
Achille, qu’as-tu choisis ?

Au fond de son regard un gouffre noir et profond.
Seul le funambule ne peut y sombrer : il a étendu son fil tout le long.
Il y danse tranquillement, agilement.

A la fin tu perds ton temps et ton sang : l’orgueil te voile.
C’est que l’échec dans la gorge te brise,
C’est que désormais plus rien tu ne distingues : pas même son ombre


Thomas Debris