A Enzo, Arthur....
Ecrire un beau texte, libérer cette volonté, cet instinct. Le temps de cet instant tout aura changé.
Baigné dans un flot continu, bleu, tout s'enchaine, tout se mélange. Une chose reste, un élément persiste. Cette écume, blanche, belle. Résultat d'une violence, d'un combat, d'une lutte sans fin.
Le soleil brille, dore ma peau. Je rêve. Tout est parti, ces yeux bleus sont absents. Au loin le sable reflète ce moment. Je nage. Ne sombre plus. C'est impossible ! L'azur s'engloutit. Absolu ! Je m'approche du doux rivage. Arrivé au bord je me retourne, m'arrête, me tais. Je sors de l'eau. La mer dépose ses sentiments, l'éphémère. Un grand bruit. Une belle couleur. Je marche. Toute ma vie j'ai attendu ce moment. A côté mon ami m'attend. Lui aussi a quitté ce beau bleu. Nous nous regardons, nous enlaçons. La Nuit tombe, nous nous asseyons. Les étoiles brillent, éclairent ce petit ilot. Plus rien ne compte. Nous fumons, nous nous aimons, continuons. Doux regret, douce clameur. Enfin maîtres, heureux.
Derrière nous une forêt d'étranges spécimens. Des arbres. Grands, verts, oranges s'étendant vers le ciel. Plein de grâce et de majesté ils nous appellent. Leurs murmures nous les entendons, les ressentons.
Je me lève, aide mon ami. Sans un mot, sans un regard, nous marchons en leur direction. J'ai peur malgré tout. Petit a petit le bleu disparait, la mer s'évanouit. Pas un bruit, seul celui de nos pas, de sa respiration. Le sol craque, respire, est vierge. Un moment ? Nous nous arrêtons. Levons les yeux. Les siens sont marrons. Nos corps ne comptent plus.
Un cri retentit, nous courons. Tout file. Tout flamboie, tout brille. Nous courons, courons. Les arbres comme les secondes défilent. Nous sommes seuls, rions. Je tombe, plus rien.
Le désespoir est là. Je suis assis, bloqué, enchainé. Je vois ses yeux. Il sont rouges, tachés de sang. Je pleurs. Ce personnage tourne autour de moi, de plus en plus vite.
D'un coup il s'arrête, rigole. Son rire ne me touche pas. J'ai compris, enfin. Il s'effondre, disparaît. Je me relève. Je suis seul. Un oiseau chante. Folie ! Je touche mon visage, quelque chose a changé, qu'est ce ? Il fait jour. Les odeurs sont douces, je suis seul. Désormais un champ devant moi s'étend. Le terre est retournée, je distingue ses sillons. Ils me rappellent les vagues. Je m'allonge sur le ventre. Plonge mes mains dans cette couleur. J'ai chaud. Des heures durant je continus. J'aime cet endroit. Je me souviens. Mon ami n'est plus là, ses gestes me manquent, sa voix... Je ne peux rester ici.
Mon ivresse, aide moi, je t'en supplie. Je marche, une montagne. Un vertige. Je m'approche, grimpe. En haut, un paysage, grand. Des traces de pas. Le vent souffle une tristesse. Non, non. Je continus encore, ne vois plus rien.
Ne pas arrêter, ne jamais arrêter, vivre. Ephémère sentimental. De pieces en pièces, de lieux en lieux je passe. Vois la Beauté, l'univers, la matière, l'énergie première. Toujours je te recherche. Des endroits j'en aurais vu mais toujours je les aurais quittés, pour toi. Ce sentiment jamais ne me quittera.
Un soir, vieillit, plein de poésie dans le coeur je m'assois sur cette plage. Les vagues sont là, claquent le sable. Toute ma vie.
J'entends un bruit, un pas lent. me retourne encore une fois, me tais encore une fois. Mon coeur bat. Est ce toi ?
Un dernier éclair, un dernier rêve, la fin ? Dans un dernier élan je me lève cours vers ce bruit. Je pleurs. Mes jambes me font mal, trop usées. Ma respiration est de plus en plus dure. Je me jette, ris une dernière fois.
Dans tes bras alors je m'éteins, te rejoins.
Soupir....
T.D.
Paris, 25 Janvier 2009.