samedi 24 avril 2010

les vagues de mon esprit

Vagues d’eau salée sur le sable blanc.
Sable de l’été, sable ensoleillé.
Sable des étoiles, sable bienheureux.
L'eau murmure et vient, après s’être allée.
Le temps perd de son emprise sur moi,
Pourtant rythmé par l’implacable cadence des ondes aquatiques.
Pays de mon cœur et nuits de mon cœur.
La lune se reflète sur les horizons
Eclairant ainsi mon visage doublement.
Les vagues de l'été nocturne.

Vagues de pénombre électrique, lumière monotone.
Mur illuminé par cette ampoule agressive
Et rideau bon marché doucement agité.
Une danse gracieuse s’offre à ma vue dans la nuit froide.
Mon regard est prisonnier du reflet de mes instants passés.
Je fixe cette image bicolore, bien des éternités.
J'ai repoussé le sommeil grandissant.
La lumière désormais se reprend ;
L'ombre s'en va, plus loin, avant de revenir.
Alors, je m'aperçois que ce n'est pas l’image
Méditerranéenne qui berce mes souvenirs,
Mais bien sa parfaite inversion :
La lueur ondule et vibre au travers de mes fenêtres.
Aquatique est cette lueur,
Et plate est la noirceur.
Immobile et mouvementée.
Les vagues électriques.

Vagues de mes artères.
Je suis très remué, mon cerveau perturbé,
Soudain saisi par cette sensation : un flot bouillonne en moi.
Chaque cellule de mon épiderme
Est pressée par la houle de ma chair.
Je quitte un instant le sol des réalités.
Je m’envole, monte et plane dans les airs,
Côtoyant songes et nuages.
Quel bonheur, quelle ivresse !
Les mesures de mon cœur en harmonie,
S'accordent aux magiques mélodies,
Dont l’air est désormais comblé.
Les vagues sanguines.

Vagues fluides poussées par le vent.
Mon visage caressé par la brise sombre.
Les premières douceurs du printemps s’en vont à ma rencontre.
J’observe maintenant, les soupirs de la rue.
J'observe les passants, la chaleur bienvenue.
Je suis pleinement satisfait.
Bientôt s’en iront neige et froid,
Et les vagues belgiques,
Feront place aux bien aimées vagues de l'été.

Pierre Faussurier