lundi 23 août 2010

Douce Mélopée

Louise. B.

I.


Comment te décrire cette contrée ? Là où les peupliers sombrent ; s’enfuient, je ne peux rien, rien te dire. Fin royale tu me dis. A quoi bon hein ? Le même message, la même phrase, machine affreuse et parfaite ! Nom que désormais j’entrevois.

Du bleu, du beau bleu. Ce vase rond, d’un autre siècle est ici. Il s’étend tranquillement. Sans douleur, il est là, ne bouge plus. Tu me manques. Hermine, Toi à son bras vous êtes là, continuez. Un sentier granuleux, gris. Au bord, des arbres : saules. Chant, cantiques, bien triste non ? Bien fade non ? Une belle momie, des traits simples, tirés. Ma faute ? Non, oh non ! A toi désormais, source, fleuve.


Source belle d’effroi que jamais tu ne vis

Au loin tu t’étends et soupires.

Mais pourquoi ?

Oh non comment aurais-je pu ?

Tout est sensible et ici

Au fond d’un pourpre souvenir

C’est ton nom que je crie


Tout est beau sur la terre ? Faute, faute ? Mais à qui. Ici tu t’étendais, sentais le sable sur ta peau crisser. Dans cette affaire. Non, non ! Fou de toi, fou de toi. Tout est beau sur la terre ? L’univers, paisible, hurle, n’en peut plus. Mais, mais. Je te vois. Là, ici, partout. Tu tournes, t’enroules. Le ciel ? Une cime ! Foudre ? Crie, oh ! Crie ma douce. Jaloux ? Le temps, triste pêché. Fade ! Fade !


Sur ce poteau un jour tu soupiras, la route parée, on te retrouva. Revenir ? Revenir je ne sais. Bloqué ? Peut être, sûrement. Figure blonde, déesse d’une autre vie, d’un autre lieu. Peu de temps il me reste. Ton visage je le vois, n’oublie pas. Par la fenêtre, l’amour tel un azur blanc arrive, s’enfuit et heureusement, je te dis ce bien beau mot.

Un sombre lieu, tout serré. Pris d’un vertige sans fin, je tourne. M’écroule. Là, étalé sur un sol gris je te revis. Une dernière fois. Je ne pu m’empêcher, je repensais, te revoyais.

Un visage doux. Une figure blonde. Allemande un jour je te dis ! Oh non !


Je vis, me meurs, me brûle et te revois. Le monde entier ? Toujours là, une foule compacte, brune. Des têtes s’entrechoquant, me presser contre toi ? Mais comment ? Je t’ai perdue ici ! Dans cette danse macabre je ne te vois. Si je partais sans me retourner ? Le regret simple naissant, sourire ? Tu me fais bien rire, toi Hermine. Pour une nuit comment te dire. Vois-tu au loin. Un triste saule. Il s’étend, croupit dans ce fleuve larmoyant. Toi tu me dis vis. Royale, oh royale !


II


Etrange et délicat souvenir, je vous ai surpris. Marchant sur un petit sentier, pentu. Le vent frottait mon visage, collait ce noir à mon front, tristement, bien tristement. Au bord une belle falaise blanche. Au fond un azur de neige crissant éperdument. Quelle erreur, conscience meurtrie j’attendais. Sans espoir j’étais seul !


L’envie de cette belle place

Ote tout espoir.

Unique désir,

Injective sans fin !

Seulement ma chère

Enfin je vous revois


Je l’ai pris. Il était là. Le portant un long moment. Effort difficile. Il tomba, se fracassa. Eclatant, explosant, étincelle d’une vie. Ayant tout perdu, désormais piégé dans un brouillard épais, compact, que dire ? Ne voyant rien. Les mille couleurs s’en furent.


Il se promenait tranquillement, partout il observait. Dans cette ville il pensait, repensait. Avait-il bien fait ? Un décor gris, de biens tristes bâtisses. Voilé derrière ce souvenir il pleurait. Effleurant chaque moment, piqué à vif il souffrait. Avait-il bien fait ? Le regret naissant, germe chimérique lacérant son propre corps.

Comment vous conter son histoire ? C’est qu’il aimait. Ne sentant plus rien, ses organes pourris il avançait ici. Sur ce mur il vit son Nom. Tiens-toi droit ! Relève ton être !

C’est que contre toute attente il courut. Dès lors plus personne ne le revit, abruti, sombre abruti… Avait-il bien fait ?


III


Rêverie infini, devant tant de vulgarité que dire, que faire ? Tu le sais bien toi.

J’ai peur, tout ceci passant, se mêlant dans ce triste pourpre. Ce bel azur de neige naissant, pleurant. Mille couleurs, flamboyant de toute part. Bleu d’une triste terre, vert d’un avenir où tout semble aller bien.


Emprisonné sur la terre

Je te dis à toi

Aimes moi

Un jour c’est sur, on oubliera cette belle mer


Ne sachant plus trop, réclamant cette triste vertu je te crie aime moi !


IV


Cette femme se promenait là, tranquillement dans cet azur de neige blanche. Elle avançait. Ici, un étang, mignon. Une onde limpide, claire et brumeuse en surgissait. Regarde c’est ton reflet que tu y verras. Ne sois pas triste. Un visage blond, deux petits yeux mouvants. Que te dire après tout ? Je t’aime ?

Tes cheveux flottaient, le vent te frottait profondément. Piqué par une triste mélancolie bois l’eau, toute l’eau. Ne cherche pas, ne réfléchis pas, non oh non. Affable destin d’une autre vie quitte tout ça, n’y pense pas, je t’en conjure.


Il suffit de quelques secondes, le vieux poète s’effondra. On le transporta dans sa chambre. Là il mourut. Que dire ? Sa mort fut saluée.

C’était sur une longue plage, au bord de majestueuses falaises. Elles s’érodaient depuis tant de temps. Tout avait changé depuis sa première venue. Seul le ciel restait bleu, un bel azur de neige bleu.

Le souvenir resplendit jusqu’au dernier instant, jusqu’au dernier moment. Les galets immuables restaient. Gris, ronds ils rappelaient cette joyeuse enfance. Chaque hiver une promenade, un passage nouveau, une peur nouvelle. Jamais vous ne serez oublié, oh non jamais. Les marches étaient longues et difficiles, âpres en un mot.

La peur surgit ! La mer resplendissait. D’un gris bleu rien n’apparaissait. Défiguré par l’ombre solaire elle vieillissait, se ridait tout au long de la journée, recouvrant de voiles sombres chaque rêve. Les étreintes auraient ici été possibles.

Les morsures du temps te feront changer. Prend les, mêle-les. Rêve aux étoiles douce amie, c’est ton visage que j’y vis.

Thomas Debris

samedi 14 août 2010

05h00

Une discussion entrecoupée,

deux mots mêlés puis différés,

une lumière verte à l'horizon,

éclat de joie sans aucun sons.


Rien ne semble nous appartenir,

même les nuages tombant en cire.

Le poète pleure quelques mots

mais sa main seul en lui est frêle.


Les étoiles éclatent en sanglots

Lorsque le jour monte à l'échelle

Le crépuscule perd le concours.


Car si l'aube me promet la vie,

Je lui offre un baiser sincère nu d'euphorie

qu'elle chérira comme le jour.


Arthur Levassor