lundi 5 septembre 2011

Souvenir

Il suffit de quelques secondes : le vieux poète s’effondra. On le transporta dans sa chambre. Là il mourut. Que dire ? Sa mort fut saluée.

C’était sur une longue plage, au bord de majestueuses falaises. Elles s’érodaient depuis tant de temps. Tout avait changé depuis sa première venue. Seul le ciel restait bleu, un bel azur de neige bleu.

Le souvenir resplendit jusqu’au dernier instant, jusqu’au dernier moment. Les galets immuables restaient. Gris, ronds ils rappelaient cette joyeuse enfance. Chaque hiver une promenade, chaque hiver un passage nouveau, chaque hiver une peur nouvelle. Jamais vous ne serez oubliés. Les marches étaient longues et difficiles, âpres en un mot.

La peur surgit ! La mer resplendissait. D’un gris bleu rien n’apparaissait. Défiguré par l’ombre solaire elle vieillissait, se ridait tout au long de la journée, recouvrant de voiles sombres chaque rêve. Les étreintes étaient ici possibles.

Thomas Debris


Echec

Les cheveux au vent, la pensée dans le vague. Il s'avance ici, dans cette plaine désertique : il fait nuit. Il pleut, l'orage éclate, la terre se volatise. Il ne regarde pas le ciel, juste devant lui. Il observe ces rides d'une nuit, la rage monte en lui. Il s'est trompé, a échoué. Mille couleurs dans le cœur il a parlé, mais n'a pas été écouté. Ces rêves se sont enfuis et là, bien loin de chez lui il marche paisiblement, tranquillement. C'était et il voudrait l'oublier, c'était à la fin de sa vie. Il repense une dernière fois, la croupe au loin à ceci : il ne peut que sourire.

Thomas Debris

vendredi 26 août 2011

Now

Un pigeon est le roi

perché sur son toit

ou plus précisément

sur un paratonnerre.

je joue à un jeu vidéo

qui s'appelle asphalt 5

nouveau sur la freebox

où tu gagnes des courses

un autre pigeon se pose

sur ce christ électrique

quand il veut

je me fais chier.

on sonne à ma porte

j'attends qu'on me livre un frigo

j'ouvre

une porte

une ombre imposante

celle d'une chose légère

et docile elle vient

ses parfums d'orient

ses joujoux grelottants

frémissent aux secousses

de l'étreinte

chaude

ses aisselles

sentent l'encens

et gouttes ne tombent

que de ses doigts

qui pleurent

silencieusement

s'éteint

la flamme

les cliquetis cessent

et le lisse s'efface pour

ne laisser que transparence

on sonne à ma prote

je reçois mon frigo.


ZEON

vendredi 5 août 2011

La nuit du cri

Au départ il est étudiant
Mais les études, pas vraiment
Prioritaires en ce moment.

Le soir il sort pour s'amuser
Il s'absente, pour ne pas penser.
Des soucis, il en a
Pourtant.
Le soir jusque très tard
Souvent.

Un jour alors qu'il est seul, l'étudiant,
Il décide pourquoi pas, d'aller boire.
Et puis qui sait peut-être qu'en venant
Un ami verra-t-il, dans ce sombre brouillard.

Il marche dans la rue, et il va dans la nuit.
Heureusement la pluie, n'est pas là aujourd'hui.

Il se rend dans un bar avec l'espoir
De se sentire heureux, rien que ce soir.
Ce qu'il aime, c'est la musique dans la vie.
C'est pourquoi dans ce café, toujours, il finit.

Les verres suivent, un peu plus tard.
Trop de chaleur, sans un regard
Il sort le temps, dehors est doux.
Un vent fort souffle, un peu partout.

Et l'étudiant se dit, qu'il est très agréable
Ferme les yeux : regard, dans sa jeune mémoire
Une fois de plus, il se souvient
Paupières fermées, il voit très bien.

Alors il marche, en sentant la nature
Et son esprit, tourné vers l'écriture
En cet instant, ne pense pas aux voitures.

De sa rêverie, un bruit soudain le sort.
Une lumière vive, tout à coup l'éblouit.
Un bruit d'abord.
Puis il part sans un cri.




SEYES

mercredi 29 juin 2011

Orbe

Orbe étrange et délicate, tu t'élèves lentement, bien lentement dans cet azur blanc. Autour de toi, que dire, tant de faux-semblant. Jamais je ne su, ne pu lui dire.

Le vent souffle bien étrangement; de tes yeux tu lorgnes le plafond, la croupe au loin. De ton corps tu sues, l'aimes pourquoi pas. C'est sur un balcon, c'est la mer que tu entends, érodant doucement ce sable gris, luisant. Jamais je ne vis, ne pu sentir.

Tu continues ta route tout droit, bien droit. Une perle vermeille, sublime à ton cou. Tu creuses, enterres ton ancienne vie. La mort pointe, tu te décrépis et fanes. Douce volupté, bien amèrement cela s'assèche mais c'est de ta vie, ton ancienne vie dont il s'agit.

Tout est bleu et profond, à perte de vu. Comme devant tous ces êtres beaux tu as peur, bien trop, mais ne serait-ce qu'un leurre? Oui, Allemande un jour je te dis.

Thomas Debris

mardi 31 mai 2011

Reprise

C'était tout comme disparaître à chaque bande d'ombre pour finalement s'effacer dans l'horizon. Horizon glorieux ? Qui sait ? Ne pas s'avancer sans parole sincère, avancer sans le masque de fer. Trébucher à deux reprises signifie d'un côté la chute, de l'autre l'envolée.

Contrées oubliées ou plutôt lointaine, crise de nerf sans éther. Folie habile s'empare de moi. A quoi bon mourir ou oublier les uniformes ratés ?

Peu de gens le savent, j'en fais parti sans doute mais j'ose me poser la question.

Laisse couler les arpèges mineures, elles grandiront elles aussi, le bonheur n'est pas loin, le malheur non plus. Exister, ne pas vivre. Oser, ne pas essayer d'aimer, ne pas apprécier. Marquer au fer le bitume c'est un gage pour ne pas faire saigner les dunes. Fumée et trompettes, l'une virtuelle les autres pour la fête.

Forçons les barrages et brisons les chaines avant de dormir sur le sol déclassé pour tapage.

Cracher le vent pour mieux respirer la brise, une perte douloureuse vaux sans doute une reprise.


Arthur Levassor

vendredi 8 avril 2011

Vexe

J'ai tout essayé... Me suis transporté... Tu vois ? Regarde moi... Ces courbes, tu les effleures, rien, oh non rien. J'ai longé ton corps, t'ai embrassée, t'ai transportée. Tu me dis. Vexe, ne vexe... Romantique... Mots pulsent. Je sens, te sens. Ici, là, partout, te sens, te ressens. Le bleu d'une vague, s'écrase mollement sur une douce prairie... La mer se retire... Sur la digue tu roules et t'effiloches... Onde, à l'arrivée, tu revois, vois. Tragédie, sinéquonone d'une raison. Grand. Tes souvenirs, droits comme ce i, fais-en fi ?

Cours, cours. Pleurs. Mieux ? Piteux... Ecoute. Au bord du mouvement, de la drôle bâtisse. Tu penses. J'ai toujours eu horreur du silence. Reprendre. J'ai entendu. Ces mots tu les tues, je les tue. Nos souvenirs font des îles flottantes, un soupçon de fadeur. A toi, désormais, à toi !

Tu marches. Regardes, ils rigolent au bord... Tu payes ? Indifférent. Tout te nargue et navre. Cette blonde, là, tu la hais ? Révolte ? Crie. Prie...

Tu peux. Il fait chaud, très chaud. Vrombit. Le ciel brille en cette triste nuit. Assis, lève ce regard. Un point, deux points, trois points... Tout crisse. Tout hurle. Flamboie. A toi... Tu rêves, d'une chair, d'une pression, une vulgaire pression en ce matin. Tu t'endors, la tête dans le vague. Tu rejoues les Scènes. Tu la vois. Elle. Au regard noir. Elle marche. Aux cheveux noirs. Elle rie. Aux longues jambes. Elle ne t'aima. Suite ? Fuite ? Crie...

T'as vu ce qui passe ? Tout à la place. Merci, amante, aubépine. Je te lamante. Désir que rien ne sache. Cœur sourd, t'as vu ce qui passe. L'amour à la place. Les journées, la tranchée se foudroie. Devant ces êtres beaux tu as peur, bien peur... Ca prend des jours fériés. J'ai du crever, trop fort ? Un peu trop... Un pistolet. Sur le ventre. Ivre. Tu dis. Français, oui je suis français. Bu. Un peu trop. On peut plus passer. Mais non, t'abuses... T'amuses ? Du front je t'écris. Ici au milieu du froid, de la tempête. Regarde moi ! Regarde moi ! Merci...

Le vent te colle. Toujours sur une ligne, à perte de vue... Le souvenir se désagrège, lentement, bien lentement, s’estompe. Perd. Un son. Je t'ai touchée. J'en rêverais. J'irai où tu voudras. Mais tue moi, tue moi...

Thomas Debris

mardi 5 avril 2011

Hier et Demain

Vouloir éviter la pluie ne me fait plus courir, le champs de bataille devient marais mais les contrées non ceinturées verront le ciel bleu, la plage n'est plus de bitume mais de sable ! Tout a explosé, constructions et institutions. Peu a peu on ne fuit plus, on se fige au bord du gouffre, effigie du bas des blocs. L'air lancinant n'inspire plus la danseuse mais s'élancent les plantes. Partie émergée du chagrin se floute jusqu'au lendemain. Laisse sonner les cloches de plastiques au détriment d'un glas plus glauque. Serre les dents mais protège ta langue, l'arme la plus musclée pourrait j'espère t'être utile. N'organise plus par pile ou face, file dans le mille pour vivre le rêve de l'ile. Ne pas sillonner l'océan sans passer par les digues. Vivre le pire n'affirme que l'avènement du bonheur, discret mais constant, envahissant.


Arthur Levassor

lundi 21 mars 2011

Heureux


La tempête survint, je la sentais. L'eau ruisselait de toute part, assaillant chaque parcelle, roulant bien éperdument... De ce lieu transis je me souvins, de ces beaux yeux bleus...

La nuit était calme, ici en cette ville. Tout se taisait, plus un n'hurlait. Un accord ? Romantique dis-tu ? Révolté je répondrais. Allongé sur le bitume, je repensais, revoyais. Mille et une couleurs, douleur dans l'âme et le cœur... Un jour, —inattendu—. J'y crois...

Zone, antique désert... Sur un pont, où tout tangue, c'est l'eau et l'onde que je vois. Descendre, monter, se cogner, crier. Jamais, entends-tu, jamais ! J'y serai, un beau matin, là où les routes se bouclent, là où pressés les nuages filent. Méandre attendu, entendu ? Souvenirs, je vous ai, vous hais ? Ne pleurs pas petit garçon, n'aime pas jeune fille... Marche, crève...

Pas de valeurs, sans valeurs. C'est la zone que tu vois, aperçois. De tes rêves doux et mous tu me renvoyas, et ? Si tu savais, je n'en ai que faire... Y en avait partout, ça giclait dans tous les sens...

Elle se réveilla, se maquilla ; dans ces yeux tu ne vois rien, de ces pleurs tu ne sens rien. Tu ne la crois pas. Tu marches. Tu hais. Tu penses. Tu vois. Tu espères. Tu aimes. Et. Comme devant tous ces êtres beaux, tu as peur, bien peur... Solitude. Heureux ? Où sont-ils ? Tous ces gens ? Regarde. Cette pierre taillée, c'est à sa gloire. Pas un ne fit autrement, tous sans exception... Il n'y a personne ici tu me dis. Je rie. Ne vois-tu ? Mais d'où viennent-ils ? Où crèvent-ils ? Jamais...

Tu écoutes. Tu te forces. Le temps, file, droit.


Une perle à son cou elle marche, ici, d'une allure majestueuse.


Folie désenchantée, c'est son regard

Qui au coin d'une émotion hagard,

Te fis voir l'iris tant désespéré.

Tempête révoltée ! Roc lésé !


Thomas Debris

mardi 15 mars 2011

Fragment

Orbe étrange et soudaine, ici tu te soulevas, t'écroulas. Que dire ? Rien, silence —hymne à notre bel hiver blanc—... C'est ici que je te vis, au milieu, de beaux yeux bleus. La Seine frottait tes pas, le vent, tes cheveux, au loin. Je t'embrassais, souriais... Ah oui je m'en souviens, lui au col droit sourit. Il marche derrière toi. De gloire.

Thomas Debris

jeudi 17 février 2011

Passion ; EDITO

Je ne crois au changement ; je crois à la destruction, préfiguratrice d'une construction.

Le combat mon seul mot, la lutte ma seule vue. Non ce n'est de révolte dont je te parle. Autour de toi tant de faux-semblants. Oublierais-tu ? Là où tu te trompas, as-tu couru ?

Regarde dans cette rue où seul tu marches. Sens-tu le vent frotter ta peau, le soleil cogner ton triste visage ? Tu repenses à tout ça, qu'as tu fait de mal, comme tu aimes dire ? Les vertiges, mes seuls Dieux.

Prends ton poing, lèves les armes, cries aux cieux ! Résiste, combat ! Ne pleurs pas ! Ah ! On te parle d'amour, de grands et de beau ? Tu croisas son regard au coin d'une émotion, n'oublie pas. Entouré de morts tu marches — c'est qu'au fond de toi tout flamboie. Que pourrais-je te dire ? Affirme ton être, fais toi voir. Révolte ? Je n'y crois pas. Heureux ? S'il faut se cacher, oh non. Chante cette chanson. Comment dire ? Poésie ma seule réponse, jamais je n'oublie, chaque jour l'ombre me pique. Je ris ; elle te prendra comme moi. Là-bas les éternels, ces fleurs si blanches se flétrissent ; le roc se ride, la falaise se courbe, l'onde se plisse. Mais elle au regard immortel, des perles à son cou, sourit. Intouchable, elle marche, ici. Je la sens, partout, l'imagine, partout. Son nom ? Je l'ai perdu...!

Tu me hais ? D'une prétention incontestable, au fond, qu'en ai-je à faire ? Je souris ; je cherche, partout. L'enfance me guide, le dégout me mène, et ? J'en fais le pari ! Un jour, sûrement, oublierai-je, et ? Au milieu d'une terre brûlée, j'espère, tout voir s'évaporer.


Thomas Debris

jeudi 13 janvier 2011

Espoir sans fin


La naïade est une nymphe

sur la cime des bois minces,

au rythme des coup de fouets

que le vent lui promet.


Libération haineuse

mais joyeuse, sans regrets,

le complot méthodique

d'un homme, d'un progrès.


Triste scène d'un recoin,

d'une vaine sans fin,

coeur dans les mains,

je ne n'attend que le tien.


Arthur Levassor


lundi 10 janvier 2011

Variation 1

Degrés Dominants des criques, rixes géographiques jusqu'aux baies, fruits des siècles de mésentente. Un souhait simple, de fait une nymphe ou une naïade sortie des eaux insalubres, des labyrinthes oubliés qui reviennent à la mode. Période de solde, semaine frénétique, sueurs spasmodiques, degrés dominants des rites, funèbres et lugubres teintes, passées par les codes du passé et du futur, des souhaités et des impurs. Ceux des ordures, mauvaises herbes en bordure de la capitale qu'on soigne elle pour que les robots s'y pâment, flânent dans les squares et s'endorment inconscients, complaisants du malheur inhérent à chaque site d'une journée, d'une vie sans bobos d'ou part dès lors le reflet plaisant de Sodome et Gomorrhe.


Arthur Levassor