samedi 31 juillet 2010

Grande Ligne 8903

C'est sur le chemin de Nantes que l'on passait devant ces murs de brique et de broc. Tôt, lorsque le soleil regardait en oblique la cime des saules pleureurs, on apercevait parfois des animaux jaillir des totems touffus d'émeraudes. Puis soudain après le silence vert, le voyageur retrouvait anxieusement le bruit gris des citadelles à moitié abandonnée.Le désert vert rattrapait les densités urbaines avec facilité, l'affaire de quelques années finalement. Pendant que les incompris dessinaient des carottes sur les murs, j'étais réduit à attendre une salvatrice douteuse sur les coups de 9h. Plus grand chose ne s'animaient, parfois des regards, des sourires plus rarement, une taille entourée d'une jupe haute et un parfum oublié par un autre...


Arthur Levassor

mercredi 7 juillet 2010

obsession

Te souviens-tu de la rosée fleurissante ? Te souviens-tu de la triste mélancolie ? De ta chevelure noire je m’enfuis, me fuis. Et bien oui.

Les secondes défilent, rebondissent, tant de temps. Ce soleil caressait une belle mer, un léger mouvement la secouant, tu t’y frottais, tu y plongeais. Ce rire au fond perlait. Mais que dire ? Cercle vermeil à ton cou, je ne peux plus. Te raconter cette chanson, là où la musique pleure, là où la musique rit.

Qu’avons-nous fait ? Tout simplement, rien, rien !

Ils étaient là, au nombre de trois, immobiles, leur regard se fixait vers cet azur de neige. Des arbres autour d’eux. Ils frissonnaient, déployaient leur majestueuse sphère. La terre retournée. Là où tout s’enfonce, méandre continu, souvenir il se nomme. Sa couleur ? A chaque instant elle change, à chaque instant elle renaît. L’océan au loin criait, vermeil, vermeil ! L’orangé de chaque histoire se pointait. Hermine un homme à son bras se promenait, elle souriait. Au dessus, tout proche un regard de pierre l’observait, la contemplait. Une larme y perlait, y coulait. Le geste droit, le verbe doux, la lente clameur. Les cheveux recouverts d’une simple perruque, le collerait droit, l’habit sec. Il parlait sous les moqueries, une vertu dans l’âme et le cœur, il ne savait trop quoi faire. Sa mémoire ? Elle s’enroulait, se piégeait malheureusement dans la terre, oh oui malheureusement. Son nom ? Oublié, mais quel regard ! Quelle âme ! De l’audace il te manqua, de la clémence il te manqua. Crie, crie ! Dis à Hermine, tu l’aimes. Tu veux frotter tes pas sur le sol, tu veux fredonner, tu veux lâcher toute ta beauté, tout oublier. Dans le mouvement tu crisses. Le sable tu le connais trop. Une fleur à ton cou je t’oublie, c’est une jacinthe, une belle jacinthe.

Une belle vision de l’oubli, je t’y perds. Te reverrai-je ? Te souviens-tu ? J’imagine au fond que non, je n’étais pas tien. Dans l’azur de neige je repars, là où tout rebondit, là où chaque divertissement se retrouve. Adieu, n’ayant plus rien je ferme mes yeux , tes yeux.

Thomas Debris