mardi 30 mars 2010
colloque de simultanéités
S'ennuyaient deux rois vers dans le tohu-bohu
Se lamentant brisés de n’avoir rien à dire
Affre usité obscène aux curieux saltimbanques :
Craquetant la coquille je sirote mon blair
Et salue obliquement le pli de mon mouchoir
Six rats cuvent pépères au petit matin blanc
Tripotant les papilles d’un sultan mal rasé
Sirocco ! Trimbalant les broutilles amères
Chipe d’un pack de 33 les billes ostracisées
A rebours remontant leur colline de verre
Quand sur l’eau le marin envisage la berge
La catin sur le lit dévisage la verge
L’assemblée clos le bec pour que le clergé clerge
Enzo Bossetti
vendredi 26 mars 2010
retour à pied
et les rideaux gris qui saluent.
L'âme qui ne touche plus le corps
mais le flacon vide sans cohue.
Quatre dents blanches sur mes lèvres
et une silhouette nue.
Les lourdes écharpes remuent les souvenirs attristants.
Les lumières arrondies au coeur de l'horizon,
devancées par les trains acrobates des rails,
scintillent en cadence sous l'air épais du plomb.
Venus, enfin voilée par le ciel de corail,
crapahute dans l'eau calme caressée par le temps.
Danse sordide de cette femme où s'amuse un enfant.
L'amour ne se pâme que pour les incidents.
Arthur Levassor
vendredi 5 mars 2010
lola
Et toutes les autres que je te dois,
Pour les façons inexpliquées
Qui font deux âmes une seule loi,
Deux beaux accords une seule chanson.
Un air fragile, une simple idée,
Deux cercles noirs au fond d’une tasse,
Deux cigarettes qui se consument, médianes
Entre le crépuscule et l’aube,
La nuit ainsi d’un voile tissée,
S’envole et nous tendant les voiles,
Composant l’aube de rêves à prendre.
Laissons les astres tracer les arcs
Pendant que nous faisons les formes.
Ainsi nos lettres s’épousent si bien,
A l’œuvre égale de nos pensées
Qui comme un manifeste,
Se manifestent : instants épars,
Moments semés en fond d’un jour.
Lola, si tu vois jusqu’où vont les Appalaches,
Oranges au soir, blancs à l’éveil,
Laisse les nuages happer nos rêves
Apaches et nous irons plus loin qu’ici.
&
En cadence rythmée sur de grands chevaux blancs,
Niant les larmes et les joies tristes :
Zéphyr allant toujours plus loin que plaine, et nous,
Oniriques visages, aux yeux toujours plus francs.
J’irai d’une extrémité à l’autre, de l’illimité qui nous unit.
jeudi 4 mars 2010
révolution (éditorial n°4)
L’éternel tient solidement entre ses mains, ses enfants, ses créatures. Le mouvement brusque est nécessaire. Rêvons, introduisons nous en son sein, pervertissons le autant qu’il nous pervertit. N’y accordons plus d’importance. Le combat sera dur, difficile. La poésie armée de sa fille renversera cet ordre. Comment ? Par la lutte ! Par le sentiment ! L’intégrité !
Une fois l’éternel mort, desséché, l’éphémère se chargera de la gouvernance. Le risque est alors grand, commence la Terreur… Il devra écouter sa mère, ses conseils, ne pas sombrer dans la folie. L’ordre nouveau instauré n’ayant jamais rien connu de tel l’éphémère devra se méfier de lui-même. Seule la poésie pourra avoir conscience de la situation. Au fond d’elle loge l’éternel, son père. Elle connaît sa folie.
Un nouveau danger apparaîtra propre à ces périodes de conflit. La maladie ! Maladie de désespoir, de peur et de mort. Comme tout pouvoir l’éphémère ne voudra lâcher les brides de l’homme. Afin de les maintenir il fera tout en son possible, gaspillera son énergie et finira par sombrer. Dans sa convalescence il prendra peur. Je vais mourir se dit-il. Plus rien n’a alors de sens pour lui. Un beau matin il mourra dans l’oubli. La poésie elle dans son désespoir se suicidera. Quel triste destin, bien loin de la gloire rêvée.
Eviter cela c’est prévenir l’éphémère. La poésie se chargera de cette délicate mission. Elle lui rappellera son essence, lui donnera goût en la vie. Ainsi elle donnera naissance au Beau. Elle l’éduquera, lui insufflera les nouvelles vertus. Arrivé à maturité il siègera au côté de l’éphémère. Celui-ci illuminé n’aura plus peur. La révolution aboutit la Terreur peut cesser.
Le poète après avoir traversé tous ces tumultes pourra enfin mourir dans la gloire éternelle. Dans la contradiction et l’opposition il s’est construit c’est aussi ainsi, que vieillit il mourra.
Thomas Debris
regard intérieur (éditorial n°3 )
Poésie ? Avec elle, Sentiment éphémère. Désormais pourquoi écrire, pourquoi ça ? Machine affreuse et parfaite, une sensibilité de la mort et après ?
Faire de la poésie je le pense et ne l'impose pas c'est regarder profondément à l'intérieur de soi, du sujet. Toute chose extérieur avant de se poser sur le papier doit passer par un je immense et incontournable. Le Sentiment, le souvenir chaque élément que
Etre poète c'est donc la capacité à trouver l'absolu en sa propre pensée, son propre corps....
La sensibilité nous est strictement réservée. Sans une liberté absolue la poésie n'a plus de raison d'être. Une liberté particulière, la liberté du je. Les règles de
L'art poétique c'est donc ça être libre face à soi et l'extérieur, seulement, nous sommes humains peut être trop humain.
L'éternel est là au fond de
Thomas. Debris
Mort des Sentiments (Editorial n°2)
Ecrire de la poésie en sois aujourd’hui, c’est souffler sur la crasse des habitudes, que découvrir ? Une peur de la mort, un nouveau mal du siècle ou chose plus improbable l’amour. Je ne sais pas. J’ai peur. Jours et Nuits alors tout s’enchaîne sans en voir le bout. Partout le même refrain. La vie alors toujours revient. Le corps renaît. Les sentiments se ravivent. La poésie se relève. Le caractère de tout çà alors flamboie, la mort revit et prend son sens. De l’éphémère sortira la Beauté absolue de la mort, du souvenir et des sentiments.
La poésie va capter la brièveté de l’instant, le sentiment d’où un rejet du travail et la première incompréhension.
Retrouvons nos sentiments, redonnons une valeur à nos souvenirs, l’avenir. Rêvons. La Poésie alors dans sa grande majesté repoussera.
Poésie fanée... (Editorial n°1)
La poésie doit être une, tout oublier. La raison doit s’en aller, laisser les sentiments, ne plus avoir qu’un corps en phase avec ce monde plein de rumeurs et le papier ; oublier le sommeil se jeter dans cette entreprise d’un grand éphémère ! Lâcher les souvenirs, ne faire plus qu’un avec les couleurs du corps. Poésie, l’une des capacités les plus noble de l’homme dans son individualité égoïste, absolue et l’envie d’unifier matière et univers.
Comment écrire plongé en soi même tout en prenant le monde, ses amours et envies. Aventure contradictoire qu’est la poésie ; je n’en suis pas sûr. Je ne dis pas avoir raison celle-ci m’ayant quitté. Tout ça n’a plus de sens, juste ce que l’homme ressent au fond de lui. Que je serais heureux si l’alchimie de notre écriture pouvait vivre en une pierre, un rayon de soleil. Ils verraient autre chose qu’eux même et nous l’existence, d’un autre Lieu.
Ce qu’est la poésie ; une machine affreuse et parfaite !
Thomas Debris
lundi 1 mars 2010
Historique d'une nuit
La rue s'effondre et fait place au soleil gris d'hiver. Ce sont les enfants qui nagent dans un bonheur verglacé alors que boussoles et montres ralentissent leurs cadences si parfaites. Une longue pente en métal se profile en face de moi, pas à pas, peu à peu, je glisse vers une chaleur éphémère. La cigarette me brule les yeux tandis que les filles m'irritent la trachée encore prise par le froid d'un triste passé. L'eau sur le désert des labelles et la glace sur les vestiges de mes sentiments. La cage en béton hébergeaient encore mes espoir soudains. J'y suis enfin, un peu perdu au milieu de ces visages amicaux et connus. Bref, la tête dans les nuées grises et bleues, j'arrive finalement au coeur du massacre, la vie à profusion, l'espoir aussi, la joie surtout. Les rires en arpège et les les cris en crescendo. Un peu comme les marins dansant sur leur pavillon, ici, tout le monde se prend, au jeu. L'illusion est partout mais je crois l'avoir perdue. Seulement, après un détour dans l'escalier, une personne. Les files verts dans les cheveux, les roses au bord de la gorge, le voile troué sur les jambes. La vraie vie semble se présenter timidement à moi. Je discute avec un passé à ma gauche et une tristesse derrière moi, le tout au dessus d'un cendrier débordant de mégots conjoint d'un gobelet rempli à la moitié d'une bière sans bulle. Une tentative de reconstruction pleine d'arrière-pensées tout de même sincères. Je fais allègrement quelques demi-douzaines d'aller-retour clair/obscur pour obtenir mes dizaines de minutes de pétillantes discussions. Je pense en fait que l'euphorie alcoolisée vient de me frapper. Les rires sont sincères même si leurs causes le sont moins, le macrocosme entre nous était fait. La montre se réchauffe et sa cadence s'accélère, je dois me serrer la ceinture, m'échouer dans la zone industriel, accompagne toujours et pourtant bien seul. Un au revoir chaleureux, la suite les pieds dans la neige et le vent sur la peau.
Arthur Levassor
La Rose Blonde de Montparnasse
Elle était cette beauté que l'on pense froide alors que le coin de ses lèvres révélait une nouvelle dimension, un tropique glacé que l'humanité avait sans doute déjà oublié. Une heureuse chaleur qui occultait la tristesse et blâmait l'horreur.
La plissure de son sourire m'offrait un horizon joyeux où les rêves étaient seuls vrais.
Disparaître là-bas.
La fin des soucis et le début d'une vie. Un regard pour remplir le flacon et un sourire pour le faire déborder.
Juste magnifique cette femme.
Arthur Levassor
Sans Rien
Que sais-tu du triste inconnu ?
De la mort qui frappe derrière ma rue ?
De la devanture aux femmes nues ?
Que sais-tu d'un possible salut ?
Les kilomètres gelés
Tu les gravis au triolet
Mais que sais-tu de l'abus
des larmes d'un bon cru ?
Du suicide sans du ?
D'un café dans nos rues ?
Tu n'as rien compris du monde,
ni du beau ni de l'immonde.
Blason
Les formes harmonieuses de son bel organe
affluent vers mes yeux ; du regard je sonde
Les mignonnes courbes qui le fondent,
Des virages bâtissent sa figure si naturelle
Le siège de l'odorat de ma naïade
épanouit ses sens et les miens.
Il semble si doux, de soie ou de lin.
Il éveille mes sens, il ravive cette pléiade.
Ce sensible promontoire
s'élève suavement d'un radieux visage,
et différent des autres arts,
il anime d'une beauté sage
les expressions de ma muse,
les desseins et sentiments de ma nymphe.
Arthur Levassor
L'éruption Sensible
Sens-tu cette présence ?
Cette main bandant ton corps ?
La muse découverte ne dit plus de sornette
quand ses sens lui donnent un sens.
Que faire de la raison et de ses questions !?
Que faire de l'inconscient et de de ses pulsions !?
La vie n'est guère que sans passions.
L'accomplissement d'un don physique,
Engendre en nous l'apogée d'une puissance métaphysique,
celle-ci nous brûle et nous réchauffe
mais l'amour nous garde, sauf,
dans des mondes arides et rudes;
Les cachots de l'Habitude...
Arthur Levassor
Substance
Tristes plaines et mélancoliques prairies
Hall de mes souhaits et de mes envies
Comment me passer de ton mate préau ?
Tyran de mes lubies
Haret calme, regarde moi !
Ce que tu vois est toi !
Ton regard est le mien,
Humeur vitrée ou aqueuse,
Cornée ou cristallin
Tu es tout moi, lorsque je rêve
Heureux, je te ressemble
Coquet, je m'évade du monde.
Arthur Levassor
Voie
Encore plus loin il y a la mer où j’aimerais t’emmener. A deux on ne peut survivre. Sur un radeau nous nous aimerons, nous enlacerons très chère.
Et toi mon ami, que fais tu ? Je t’ai perdu mais toujours tu me suis, n’oublie pas cela, la marque de tes pleurs sera en moi, seulement en moi.
Belle femme, comment vous décrire, vous voir. C’est que les larmes sont rapides, faciles en votre compagnie. Vous vous élevez impétueusement en cette douce prairie où tout est plat. Les sillons ont depuis bien longtemps quitté vos parages. Une certaine mélancolie dans votre regard tombant. Vos yeux marrons, abruptes me rappellent cette tempête que je ne peux oublier. Vos cheveux eux aussi foncés tombent sur vos fines épaules. Votre visage, un songe au goût orange. Bleu ? Non, non et encore non, pas ça, pas cette couleur d’une autre vie d’un autre lieu. Pourrais-je aimer ? Je ne le sais, un peu trop personnel après tout.
C’est ici qu’éternellement je désire m’étendre, moi aussi, en compagnie de mon dernier compagnon accomplir cette tâche. Tu me haïras mon ami, mon très cher ami. Mais que puis je dire ? Je t’aime tout simplement, les marques que porteront ton visage à mon absence seront dues, éternellement, crois moi, crois moi…
Thomas Debris
Azur
Oui, écrire ce texte encore une fois, ce beau texte, encore une fois…
Dans un étrange chaos je me suis promené. De bien tristes couleurs, bien pâles : gris, bleu, vert, jaune ! La réalité alors s’enfuyait. Chaque pas, chaque respiration n’était alors plus que son horrible reflet, le temps ! Oui le temps. Le sentiment poussé à bout hurle, oppresse. Le corps d’habitude si résistant ne peut plus. Il souffre, se contracte, a peur… Les pleurs, rugissements salés explosent. Eux aussi ne peuvent plus. Ils doivent disparaître, poids d’une existence éternelle, ils fuient.
Rien ne s’offrait à mes yeux. Mélange confus de couleurs, d’odeurs je ne voyais qu’une chose, une unique chose. Nette, précise, claire. Tranquillement étendue, ne se souciant guère de ce profond chaos. Mais pourquoi une chose ? Que dis-je ? Elle ne mérite pas ça, malheureuse Beauté. Un regard sombre, des cheveux sombres, une parole sombre, une âme ?
Serait-ce ça la réponse ? Ma présence ici serait explicable ? Sûrement, peut-être, à quoi bon. Je suis bloqué.
Folie de mon désespoir je compris ce que je vis. Astre compliqué, étoile, soleil on te nomme c’était toi. Tu me réchauffes le cœur, me fait oublier
Thomas Debris
Amour Et Haine
La nuit fut courte, désormais nous attendions un effroyable destin devant nous. Cet amour je l’avais toujours dans le cœur. Avec moi mon ami, une femme belle, brune, les yeux verts. Je ne connaissais alors que trop peu le son de sa voix. Comme devant tous ces êtres beaux j’avais peur.
Partis sans vraiment s’en rendre compte vers la mort nous parlâmes. Pas d’ennui, pas d’amour malheureusement mais peut être cette petite lueur d’espoir. Lueur crachant de petites flammes discrètes rouge vif. Le paysage autour de nous sans intérêt. Des arbres grands, verts. De la neige blanche ; un peu trop faible. Une heure de notre temps passa, je ne vis pas tout ça, je ne voyais plus mon cœur.
Arrivé au banc de l’histoire avec elle je sortis une cigarette, nous fumâmes. Autour, une foule de gens différents mais se ressemblant pourtant je ne sais pourquoi. Au loin une série de bâtisses. Rien alors ne présageait ne serait-ce qu’une once de destruction. En briques grises elles étaient là tranquilles ne se souciant déjà guère plus des hommes et de leur histoire.
Elle, je la regardais, la désirais.
Ressurgit comme un mauvais rêve cette autre qui si longtemps me hanta. Elle aussi était belle, elle me souriait, m’appelait, je n’en voulais pas…
Le vent soufflait, se pressait contre nos corps. Tous ensembles nous avançâmes. Regroupés dans une grande pièce d’un non lieu pathétique nous reçûmes appareils aux fonctions étranges, exotiques.
Parés pour le non-retour, chacun se tut une douleur dans l’âme. A la manière d’une œuvre théâtrale tous prirent un rôle. Lui avait les traits tirés, l’autre s’efforçait d’oublier. Mais elle plantée là était encore plus belle, magnifique. La tristesse donnait à ce visage quelque chose, une pureté que jamais je ne vis. Sa figure avait une petite moue renfrognée, son corps droit une noble posture, ses yeux perdus dans le vague. Côte à côte nous marchâmes. En y réfléchissant je ne voyais pas grand chose, une seule envie alors, un seul rêve lui prendre la main, la serrer, m’y réfugier, la baiser. Pris aux pièges entre Mort et Souffrances les numéros défilaient, dans mon esprit ils ne faisaient que rebondir. De pâles couleurs dans le corps et l’âme, seule cette main semblait porter la vie. Ayant froid elle mit un bonnet sur sa tête. Il plaquait certaines mèches de ses cheveux contre son front. Un peu de côté certains passaient devant ses yeux. Pourquoi ne pas l’avoir embrassée ? Peut être ce lieu si exigu, si puant m’en empêchait-il.
Nous rentrâmes dans ces tristes bâtiments. Un sentiment indescriptible, rappelant aux hommes la faiblesse des mots m’empoigna. J’étais faible, perdu entre ma race et le ciel. Pourtant je pouvais marcher, écouter, me concentrer. A une fenêtre je m’arrêtai, observai le ciel quelques instants, des nuages défilaient poussés par le vent. Je les enviais. Subitement un oiseau passa et m’offrit de chauds petits cris. Au même instant, un chat discrètement marchait contre un mur. Son pelage noir taché de blanc me rappela que la vie ici à la manière des sentiments reprenait place.
De mon ami je n’entendis pas un mot après le passage d’un portail aux trois mots maléfiques. Là je le vis à quelques pas, l’observai. Un mal se pressait dans son corps. Il ne tiendra plus longtemps. Ne pleurs pas. Zigzagant entre douleurs et vie il continua, disparu. Cette femme à l’allure légère aussi se perdait. Devant le destin de si nombreuses vies elle ne savait que faire. Tant d’horreur, plus de valeurs. Les instants s’enchaînaient, douloureux et se ressemblant.
Au bout d’un moment nous passâmes devant un drôle d’objet en bois. Rectangulaire il s’élevait vers le ciel. Simple il consistait en deux poutres vielles, grinçantes soutenant une barre de bois elle aussi vieille, grinçante. Au sol de petites planches constituant un plancher étroit. Ici passa le premier mal d’une vie. D’ici la beauté s’était enfuie. Emu, ne pouvant courir je ne pus retenir que larmes et cris.
Face à nous le dernier spectacle de notre passage dans un arrière monde profond. Sous un monticule de terre où l’herbe depuis longtemps avait poussé les valeurs avaient disparu. Plein de courage m’aidant du peu de chaleur resté en moi j’eus la force d’entrer. Là de petites pièces grises, profondes, humides s’étendaient. Horreur tout s’accéléra ! Je passai ! Piégé par la mort je finis par m’arrêter devant une étrange machine. Pressé à l’intérieur l’espoir avait depuis longtemps disparu. Je ne pus m’en détacher qu’après un long instant, un long moment. Je ne voyais plus rien, sortis heureusement. Le soleil violent alors cogna ma peau.
Les secondes passèrent, défilèrent. Mon ami sorti, son visage défiguré. Il s’éloigna des hommes. Ses pieds cognaient plein de haine contre le sol. Je m’approche. Les pleurs reprirent leurs droits. Je le serrai contre moi. Il répondit contre mon épaule. Cria sa colère. Remercions la vie lui dis-je, aimons la, acceptons cette punition. Jamais je ne t’oublierai je le promets. Petit à petit il se détacha, parti, quitta ma vue.
L’objet de mon désir réapparut. Pas un regard nous marchâmes. Pensions nous à tout ça ? Voyait-elle la vie que pour elle j’hébergeais ? Je ne sais pas. Depuis peu j’avais tout oublié déboussolé par de si affreuses visions. Le temps alors encore une fois défila, passa.
Dans une cour que le sang jadis caressa nous écoutâmes la voix de la vie, émouvante mais commençant à faiblir. Elle nous rappela à tous notre devoir. Je n’en pouvais plus, je me retenais contre ce mur que j’aurais aimé voir disparaître. Fin.
Reprenant la route de nos petites tracasseries je parlais avec mon ami, on souriait, s’aimait. Echappé au sort de la malédiction nous reprîmes la route du mal. Cette fois plus diffus, étiré on ne sait où.
Après s’être rassasiés nous arrivâmes alors dans un lieu semblable, similaire dans le fond. Cette fois le terrain était grand, s’étendait vers l’azur. Au moment d’une lutte finale, Elle ; me demanda mes vertus. Ne sachant quoi faire, je lui offris sous les moqueries. Elle partit rassurée, une certaine chaleur dans l’âme et le corps. Pourquoi ? Encore une fois ? Ne pas l’embrasser ? Désormais elle était bien loin un peu réchauffée par mon présent. Malgré l’agressivité de cette nature endolorie je n’avais pas froid. Le souffle de mort ne me touchait pas, ne m’émouvait pas. Le corps et l’esprit ne peuvent retenir tant de souffrances. Les détails affluant, afin de me protéger je n’écoutais plus, ma pensée ailleurs. La poésie aurait pu m’aider, malheureusement elle aussi avait disparu. Seul une réalité nue s’offrait à nos yeux ébahis. De pièces en pièces, après tant de pas nous continuâmes une certaine fatigue dans le corps. Un lacement de l’âme. Le corps toujours capable de supporter marches et courbatures ne voyait pas tout ça, seul l’esprit occupé par son propre mal entrevoyait les Scènes. J’étais seul, mon ami et cette femme avaient disparu. Autour de moi un Univers boueux, souffrant, rétracté à la destinée de nos vies s’étalait pitoyablement, traînant dans lui même. Chère amertume n’oublie pas ceci, ne pleurs pas, je t’en supplie.
Nous finîmes mon ami et moi par parler. Nous rigolions je ne sais pourquoi. Nos pas cognaient un sol mou, nos yeux ne voyaient plus rien. Un désir, une envie : oublier.
Longtemps nous marchâmes, le corps finit par reprendre son emprise. La fatigue vint, seule la souffrance de tant de vies me maintenait debout. Une victime de cette cruauté nous accompagnait. La bestialité de son destin révolu m’effrayait, pourtant je l’admirais.
Nous finîmes par arriver dans un grand bâtiment. Là j’y vus de si nombreux corps, entassés, flétris, méconnaissables. Tous empilés ils essayaient de trouver repos. Ils criaient plein d’effroi, soufflaient une douleur immonde. Je partis.
Le ciel se couvrit, les nuages reprenaient place. Avec mon ami nous continuâmes notre route. De temps à autre cette femme nous rejoignait, j’étais alors entre les deux. Elle portait des bottes, marrons. De jolis motifs dessinés dans le cuir remontaient son tibia, je m’y perdais. Je ne pouvais plus me détacher d’Elle, sa présence me rassurait, me retenait. Toujours le même refrain pourtant encore inconnu quelques heures auparavant. Nous voguions dans un brouillard épais. La foule compacte peu à peu reprenait parole.
Les heures, elles, ici fidèles à leur destin croupissaient, s’ennuyaient. L’illusion de tout ça était depuis longtemps tombée, je distinguais encore plus mal toutes ces formes. Devant nous s’élevait un grand bâtiment, lui aussi gris, ses murs d’une couleur continue, granuleuse. Pas une fenêtre, pas un bout de vie. A l’intérieur une multitude d’images échouées depuis peu dans le méandre du souvenir. Je ne pouvais rester, mon esprit se bloquait, ne pouvait continuer. J’attendis dehors, sous le ciel mon ami à mes cotés. Soudainement un être singulier apparu. Il semblait avoir quitté les siens. Son sourire, sa démarche me rappela mon ancienne vie. Petit, une allure imposant à tous la vie, la voix franche il parla. Ses paroles je ne les entendais pas, absorbé par un gouffre contradictoire, amour et haine je n’entendais rien. Un nom au bord des lèvres, le Sien, une envie au bout des mains ; détruire.
A partir d’ici je me souvins de peu de choses. Notre nouveau compagnon après avoir combattu sa raison nous suivit. Son premier sentiment fut la peur, peur que tous nous connaissons, l’oubli de notre mort.
La foule après cette pénible procession finit par se rassembler au bord d’un petit étang tranquille, connaissant de près la mort. Nous écoutâmes à nouveau de belles paroles mais cette fois ci teintées de joie. La mort de nous s’éloignait, la vieillesse quant à elle à grands pas nous empoignait. Moi ridicule à tous je tournais le dos, en vain j’essayais de rallumer cette flamme respectueuse du souvenir. Après un long silence l’objet de souffrances repartit. Avec un grand soulagement nous reprîmes la route du retour. La nuit nous avait couverts de son voile. Je ne distinguais plus ses beaux yeux.
Nous quittâmes tout ça, un poids sur le cœur j’avais changé, étais transformé. Mon ami assis derrière dormait, sa raison en avait trop vu, le repos s’imposait à elle. Nous n’étions plus que deux l’un à côté de l’autre. Je voulus me réfugier dans les histoires d’un autre siècle, je ne pu, les lumières de toute existence s’étant éteintes. Elle et moi n’avions plus qu’un choix, une alternative : le silence. Elle me regardait, son regard me brûlait, son odeur m’empoignait. Je ne retenais plus rien, tout me quittait. Après une dernière lutte, une dernière souffrance je m’endormis dans la tristesse. Pourrait-elle m’aimer ? La fin de cette vie approchait à grand pas, je ne pu lâcher qu’un dernier cri, un dernier rêve pour ce je cru mes derniers instants.
Un mouvement brusque, une douce pression sur l’épaule, mes yeux s’entrouvrirent. A ma grande déception toujours je vivais. Encore endolori par tant de souffrances je ne pouvais bouger.
Au fond de moi, un grand bonheur s’étendait tranquille, serein. Quoi ?
Elle m’aimait, avait répondu à mon amour durant mon sommeil ! Sur mon épaule elle s’était éteinte, tranquille, sereine. Je pu mourir, ma vie enfin accomplit. J’y jetai un regard rapide, clair. Cela aura en valu la peine pensais-je.
Ma dernière sensation fut sa tête, son bras contre mon épaule, mon bras, nos souffrances apaisées…
Adieu Amour, Adieu Haine, Adieu…
Sentiment
Une fleur, un parfum.
Toi reposant sous la neige
Tu t’écries : que puis-je dire à la fin ?
Moi exclu assis et pris au piège
Je rie et m’enfuis.
Semblable à mille autres toiles
C’est pourtant toi que je fixe
Regrette, pleurs et voile.
Une fleur, un parfum.
Une vague, un bruit.
Dans ce port où tu quittes la terre
Je te poursuis et t’aime.
Comment t’appelles-tu déesse ?
Tes cheveux bâtards que tout sème
Tu les as oubliés. A part peut être cette raison
Plus rien ne compte.
Le soleil est rare, le vent est bon.
Une vague, un bruit.
Une tige, un souffle.
Le vertige d’une passion durera t-il ?
Cueillir après une si longue vie à reproduire
Ton souvenir si volatile
Un jour figerai-je ce visage oublié ?
Ce regard si beau trouvera t-il refuge en ma mémoire.
Après tout, peut être ; il ne sert à rien.
Scander ton nom, pleurer une fin, que croire.
Une tige, un souffle.
Un souvenir, tes yeux.
Une existence que je regrette tu t’endors dans le ciel
Voyage de mon cœur jamais je ne t’oublierai.
Tu pries, rêves et danses sous la grêle
De la rumeur tu as peur et t’effraies.
Je ne peux rien.
T’aimer.
Le siècle se finit et demain ?
Un souvenir, tes yeux.
Un bord de mer, une falaise.
Au creux de l’eau je me promenais
Toi à côté tu rêvais et ne m’aimais point.
Les vagues déposant leur écume éphémère
Dans tes yeux je m’enfuyais, me perdais tel un vaurien.
Les souvenirs surgissant
J’oublie,
Te mens.
Un bord de mer, une falaise.
Un instant, une éternité.
Tout miraculeusement disparu.
Plus que toi, ton regard
Moi perdu.
Illusion d’un cœur trop rare
J’en fis une maladie
Les pleurs dureront-ils ?
Douce clameur, douce vie.
Un instant, une éternité
Impossible, mon amour.
J’écoute, je ne sais où je vais
T’ayant tranquillement rejeté
Encore une fois je me retourne, me tais.
Chaque jour tu t’informes
Pas l’once d’une prière
Pour ce que je nomme
Impossible, mon amour.
Des sentiments il en va comme de la vie, ne pas les rejeter, les cajoler. Un mot, un cri :
Laissez place !
Thomas Debris
Drogue Triste
La nuit au nombre de six, coupée, est partie là où déjà tant d’âme se sont enfuies et réfugiées j’y oublie le nord. Un bruit sec sans fin et grisonnant. Des yeux bleus où je me noie et un cœur que j’enfouisse ne sont plus. Déjà trop. Merveilleux pas que sont les rêves avortés. Ne réclamant plus qu’une seule chose ces pleurs et regrets. Cette dispute et tremblement que sont les joies d’un corps ne vont pas et plus. Ces réflexions vaseuses d’un marécage vert je me traîne. Plage de sensations déjà trop éloignées le sable crisse et roule pour ne plus en coudre. Rime d’une névrose pleine de regret ne pas s’influencer d’une poésie à l’ode de ton cœur déjà crispé. Un, deux trois quelques petites secondes et renverser. D’un sentier orangé et d’une bouffée de plus à quoi bon. Divague là où ne sont plus les couleurs hein. Encore une fois je ne sais plus moi qui ne savais rien désormais je rie. Plus tard où tout aura explosé plus que l’impulsion d’électrons remplies d’une destinée hasardeuse mais fixe là où ne sont pas les hommes, tout sera perdu...
Plus, encore, sous, Plus encore, sous ; sous ; sous, sous...
Tristesse
Je ne sais pourquoi je te regarde, oublie la mort. Ce visage délicat. Te chercher, tout détruire, effacer ce blanc et se lancer. Oublier les pleurs. Les souvenirs ressurgissant d’une douleur incomprise. Embourber dans un désert sans faille ils trouvent la voie. République de désirs, non...
La solitude tranquille d’un voyage ne suffit plus. Douceur de tes caresses. Mais pourquoi trouver les mots justes. Livrer au monde cette Beauté. Poésie d’une fleur fanée. Rouge et morose je m’écrase. Raison rejetée. Science du passé. Téléphone d’une autre vie. Tout endurer puis passer. Rythme incompris et désiré. Je veux vivre. Despote d’un empire cassé.
A l’intérieur de soi tout le monde est comme ça. A qui trouvera la solution homme malheureux. Encore vous fumée de mon désespoir rouge et voyage orangé de mes histoires. J’ai peur. Insolant toi aussi tu n’es qu’un paysan, tu t’effaceras. Vieillesse incomprise la où le mal se terre. Au chaud je te parcours et pourquoi, je te le demande. Prend ma vie je m’en fous. Soirée de prière écrire un beau texte quoi qu’un peu discordant. Revêtu des habitudes on continue. Plus d’importance. Amour inconnu pourtant je te rêve. Je ne sais pas, je m’effraie.
Valeurs du déclin je rie. Tu ne me comprends pas, toute une vie je fus à a toi mais bientôt je t’oublierai.
La lune au reflet d’argent, le soleil lui semblable à mille autres continue sa route à ton cou...
Paris amour aux cheveux noirs.
Thomas Debris
Désespoir
Ce beau bleu est si froid, cette délicatesse tant recherchée inaccessible est. Mais toujours tu pleurs. A l’aéroport tu cours et pars à l’autre bout du monde. Malheureusement jamais tu n’oublieras. Ces travaux sous une casquette que reflète le soleil tu sues. La vie est là, tout ce que j’ai dit n’est qu’ennui. Enfuis-toi ! Nous marchions sur le bord de l’eau. Paisiblement elle coulait et s’enfuyait. Des passions révoltantes la hantent mais toujours tu es la comme une divine ombre. Changeons cette chanson et crions ! Deux lèvres m’appellent et me regardent. Le rythme les envahissant m’aspergent de désespoir, s’étendent et me montrent leur forme. Vivre aujourd’hui et pourquoi pas hier. Vous me faites chier et mon sexe se fiche bien de vous. Peur vous me faites mais mon âme de ça ne s’extasie pas. La musique alors me soulage et dans ses couleurs me berce.
Paris, l’ennui.
Mort Prochaine
Ecrire quelque chose. Se sentir vibrer face aux souvenirs déjà lointains, à cette musique d’une vie passée. Livrer au monde cette mort. Que de signes et d’impressions pour si peu. Que de folies étrangères. Je ne sais plus. Une drogue dans le coeur. Le sang battant au rythme d’une mort prochaine je pleure encore une fois. Oubliera t-on ces rêves. Nuit au soleil d’encre se pressant après le jour tout s’enfuit et se perd. Plus qu’un corps aux vagues impressions, une douleur d’un esprit incapable. Resserrer les liens de cet amour recherché. Plus de sens dans une société à la puanteur vrombissante. Malaise incompréhensible dans un gouffre invisible la fatigue vient. Les yeux clos mais les sens ouverts. Je continus. Ces yeux bleus d’un balcon de roses emplissant l’âme m’accompagnent. Que de choses inutiles et de jolies mots. Une poésie perdue dans les sens d’une enfance se terminant dans le froid. Rêver de l’envol blanc et délicat, à quoi penser déjà. Sauter sur les pavés rouges emplis d’un macadam endolori. Ah ! Vagues tranquilles d’un bord de mer je me prélasse. Colère de la faible inaction une névrose douce de regrets. Continuer dans cette route. Réussir et mieux détruire.
Terminer et pourquoi bientôt tout comme moi tu mourras...
Thomas Debris
Fin
Il arrive aux passions de s'éclipser, d'ombrager un ciel déjà trop bleu. L'éphémère ne compte plus. Seulement ce visage, ses yeux. Oui ses yeux que rien n'égalera, jamais. Une Drogue dans le coeur bien obligé de continuer je ne sais plus. Mes gestes tu ne les as pas compris, pas vus ? Ils auraient pourtant soulever la rumeur, la rumeur de ton coeur.
Pauvre imbécile !
Assis contre cet arbre le matin se lève, doucement. L'orangé de mon histoire est là, au fond. Le vent tranquillement se réveille. Souffle de mort, je m'y plais. Non pas que ces mots m'éffraient, ils m'excitent, m'abrutissent. Récit de création, un jour, sûrement ! Le temps s'écoule, chaque seconde claque, fouette l'espoir déjà trop fragile. Des petits cris, ton nom ? Je le scande à chaque instant. Tu tournes mon coeur. Education d'un sentiment, privé de liberté à quoi bon hein ? Toi tu le sais mon ami. Le soleil brille, jaune, bleu. Le sol craque.
Voyage d'un moment je ne peux qu'oublier. Cette fumée ? Tu me fais bien rire. Jeunesse perdue dans la misère et la faim. Ne jamais remettre à plus tard. Commencer, commencer dès maintenant. Mettre fin à tout ça, cette puanteur que même la raison reconnait. Tout comme moi tu mourras. Vis ! N'écoute pas ! Tout me quittant il ne reste qu'une chose, la libre écume, blanche, granuleuse. Elle disparaît.
Au bord d'une falaise j'observe. Le rouge désespoir alors me tente. Se battre, créer, enfin y arriver.
Mes cigarettes s'éteignent, prendre place. La peur s'y terre. La couleur renaît, le sentiment réapparaît, le souvenir surgit, l'amour ? Chaque moment, chaque instant se bloque, crisse, la fin approcherait t-elle ? Le plaisir s'interromperait il ? Egoistement je me relève, marche, la foule autour de moi n'écoute pas, se presse un mal dans le corps. Le froid colle à ma peau. Les marches sont dures, fatigantes. J'ai fait mon choix !
L'Etre progressivement, disparaît, s'éteint. Je le jette. Bonheur... Toute ma vie...
Je continus, marche, marche, je ne veux pas arrêter, je dois arrêter. Au matin, je t'en supplie. Un instant. Ne pleurs pas. M'accompagneras tu ? Non.
La réponse je l'attendais au lit de mon désespoir tombé comme une goutte, ne pas arrêter, ne pas terminer, cette phrase, ce cri que plus rien ne respectera se lance, n'a plus peur, le filtre de sa douce existence s'étant enfui il n'a plus le choix. Plus rien pas même de souvenirs.
La tristesse, ce moment de la fin arrive, je soupire, déjà ? Oui déjà. Viens à moi, tue moi, embrasse moi...
Nom
Au fond de cette vallée orangée deux yeux luisaient. Deux bleus. Sans rêve ni souvenir. Les paroles s'en vont, fuient cet endroit. Toi ? Tout ça tu ne le vois pas, ne le sens pas. Tu as peur. Au loin la mer dépose son écume, ses vagues. Je marche. Le sable sous mes pieds crisse, s'effondre, veut me pénétrer. Un visage. Le vent souffle, enflamme ma figure. La mort est là. Elle se repose pleine de désespoir. Je ne tomberai pas, sans toi. Seulement ces yeux. La foule a disparu, un silence dans le coeur.
La lumière s'est éclipsée. J'ai froid. Passion ? Le bleu d'un regard ? L'énergie un peu trop sombre des vagues étoiles ? Non non. Je continus. Devant moi une falaise, un vertige.
Le rêve alors surgit, souhaite, espère me délivrer. Je ne peux y aller. Ces yeux sont toujours là, m'observent.
Que faire ? Raison de mon coeur ? Folie de mon âme ? Questionnement sans fin, sans je ni vie. Le temps s'est arrêté. Seulement toi, encore toi. Tu ne me quittes pas. Jamais. Cette tristesse je n'en veux plus. Vide.
Je sors une cigarette, l'avale. Je pleurs. Mon Ami a disparu lui aussi. Sa voix ne m'atteint plus. Les souvenirs, je les ai perdus. En pleine course, rumeur !
Je ne pourrais dire, ces yeux s'approchent. Frissonant je les admire. De plus en plus près ils viennent. Comme paralysé je cri son nom, le lache, l'offre à l'éternel.
Tout s'arrête. Plus rien. La tristesse a disparu. Je regarde au fond de moi. Qu'y a t-il ? Le mal, hideux s'exclame. Tel un fou au visage parfait il me questionne. J'arrête, le tue et dans un dernier élan suicide le dernier de mes souvenirs, ton nom....
Thomas Debris
Vénus
Au loin ce vert brille.
Il se lie à mon cœur
Cercles éternels et tranquilles d’un pleur.
Glace fragile où le mouvement se désire
Une ombre peut agir.
Amour d’un rêve que je déchire au plus vite
Ce froid n’est pas celui qui en ce sein s’agite.
S’épanouissant comme toute fleur ils s’écrient
Reflet aveugle, tu y tomberas !
Eclat d’une vie au vent je les ai surpris.
Ciel perçant et volatile du printemps,
Froissement étrange et délicat souvenir,
Tout en vain s’oublie, se perd et se ment.
Agloméra
Baigné dans un flot continu, tout s'enchevêtrant.
Mais que reste t-il ? Excepté cet amour grandissant, cette vague naissante. Mais que reste t-il puis je seulement crier, perdu on ne sait ou. Après tout. Et oui, bercé je ne peux dormir, je ne veux dormir. Tant de formes s'agitant, tant d'éternelles questions. Mais combien de temps pour s'oublier enfin ? Coupe aujourd'hui sans fin tu t'épuises, tu t'esquisses dans son cœur à elle, oui à elle. Après tant de moments, aurais je assez grandi, aurais je assez vécu au milieu de l'eau pour te connaître ? Aurais-je connu assez l'affreuse tempête, l'affreux gris d'un soir d'hiver. Allégresse, tu coules telle une ivresse.
Ce beau visage, ces formes douces, ce sourire exquis, si loin de tout ca, ne voyant tout cela, ce monde, ce mouvement. Pays dont je ne veux plus, a moi l'histoire d'une de mes folies ! Ciel obscur et bas, prions, prions dieu. Rêvons dieu et détruisons. Créons pour un instant, l'instant d'une triste brise.
Ce vent soufflait là, croyez moi, mes cheveux au vent il cognait lentement ce visage frémissant. Une étendue, une couleur, bleu, vert ? Je ne sais et ne désire mentir, inventer. Je marchais, des pas frôlant mélancoliquement un sol mou, tapissé par je ne sais quoi. Un pleur, une vague. Je croule, m'enroule, fuis. La folie rie ! Ah !
Au vent je lâche le trésor, l'abandonne, c'est la dernière fois, oui la dernière je te le promets, aime moi. Aime moi...
Thomas Debris